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1er juillet 2022 : Cette semaine, l’Afrique célèbre le quatrième anniversaire du mouvement Zéro Palu ! Je m’engage, une campagne populaire qui rassemble aujourd’hui 25 pays pour accélérer la lutte contre le paludisme sur le continent.

Cet anniversaire fait suite aux engagements importants pris par les pays endémiques lors du Sommet de Kigali sur le paludisme et les maladies tropicales négligées (MTN), organisé en marge de la Réunion des chefs de gouvernement du Commonwealth 2022 la semaine dernière, et au cours duquel les pays touchés par le paludisme et les MTN se sont engagés à verser plus de 2,2 milliards de ressources nationales au titre de leurs contreparties au Fonds mondial pour mettre fin à ces maladies. Les conseils et fonds pour l’élimination du paludisme de cinq pays (Cabo Verde, Cameroun, Namibie, Mali et Malawi) ont fait part de leur engagement à mobiliser 100 millions de dollars pour soutenir les efforts de lutte et d’élimination du paludisme.

Lancé par les chefs d’État et de gouvernement africains en 2018 et coordonné conjointement par la Commission de l’Union africaine et le Partenariat RBM pour en finir avec le paludisme, le mouvement panafricain mené par les pays « Zéro Palu ! Je m’engage » cherche à redynamiser l’engagement politique existant, à accélérer l’action, à mobiliser des ressources et à renforcer le principe de responsabilité pour éliminer le paludisme en Afrique d’ici 2030.

L’année qui vient de s’écouler a vu le mouvement prendre un élan considérable, puisque cinq nouveaux pays – Cabo Verde, Cameroun, Namibie, Mali et Malawi – ont rejoint la campagne au cours des 12 derniers mois pour lutter contre le paludisme.

Autres faits marquants :

  • Lancement de l’initiative « Zéro Palu ! Les entreprises s’engagent » en Ouganda : en mars 2022, le groupe Ecobank Ouganda a lancé l’initiative « Zéro Palu ! Les entreprises s’engagent » et a rejoint le conseil d’administration de Malaria-Free Uganda, annonçant à cette occasion une contribution de 120 000 dollars. L’objectif de l’initiative « Zéro Palu ! Les entreprises s’engagent » est de mobiliser les entreprises du secteur privé dans la lutte contre le paludisme en Afrique afin de parvenir à un continent exempt de paludisme d’ici une génération.
  • Publication de la première Stratégie régionale des jeunes contre le paludisme : lancée par l’Alliance des dirigeants africains contre le paludisme (ALMA) en 2021, cette stratégie a été élaborée pour offrir aux jeunes dirigeants d’Afrique un cadre d’engagement contre le paludisme. Un Conseil consultatif des jeunes de l’ALMA a été mis en place à l’échelle du continent et rassemble 11 jeunes dirigeants. Dans le même esprit, le Kenya a inauguré la première Armée nationale des jeunes pour l’élimination du paludisme.
  • Obtention de 300 signatures pour la pétition de la « Marche vers Kigali » : dans la perspective du sommet historique de Kigali sur le paludisme et les maladies tropicales négligées (MTN), qui s’est tenu la semaine dernière, plusieurs organisations de la société civile de divers pays d’Afrique de l’Ouest avaient lancé en avril 2021 la campagne « Marche vers Kigali ». À ce jour, plus de 300 signatures ont été récoltées pour appeler à intensifier la lutte contre le paludisme et les MTN en Afrique.
  • Le Sénégal, le Bénin et le Burkina Faso lancent des plans nationaux de plaidoyer : 50 personnes issues des secteurs public et privé et de la société civile contribuent à l’élaboration et au déploiement des plans dans chacun de ces pays.

Ces vingt dernières années, les capacités d’initiative et d’engagement des pays ont permis de réaliser d’immenses progrès dans la lutte contre le paludisme. On estime que les investissements ciblés ont permis de sauver 10,6 millions de vies et de prévenir l’apparition de 1,7 milliard de cas de paludisme. Le mouvement a enregistré d’autres grandes avancées au niveau national au cours de l’année écoulée, notamment :

  • La Sierra Leone a accueilli en mai 2022 son deuxième Sommet pour la jeunesse, où plus de 50 défenseurs de la jeunesse se sont réunis pour renforcer leurs capacités en matière de plaidoyer pour la lutte contre le paludisme et les MTN.
  • Le Ghana a diffusé une série de vidéos pour promouvoir la campagne « Zéro Palu ! Je m’engage », largement relayées par la télévision nationale.
  • Le Cameroun a lancé une campagne nationale de sensibilisation « Stop Malaria » dans le cadre de l’initiative « Zéro Palu ! Je m’engage » et a mis en place trois groupes de travail au niveau national – un groupe de parlementaires, un groupe de maires et un groupe pour la société civile – chargés de relayer le message de la lutte contre le paludisme en partenariat avec les dirigeants religieux et communautaires.
  • Le Bénin a organisé un événement de haut niveau pour la Journée mondiale de lutte contre le paludisme 2022, présidé par la vice-présidente du Bénin Mariam Chabi Talata et auquel ont participé des parlementaires, des organisations de la société civile et des entreprises du secteur privé.

25 pays d’Afrique sont en train de mettre en place des conseils et fonds nationaux pour l’élimination du paludisme afin d’apporter un soutien multisectoriel à la lutte contre cette maladie. Ces conseils et fonds ont mobilisé des millions de dollars de soutien financier et en nature. Ils ont ainsi obtenu 23 millions de dollars de ressources supplémentaires destinés à l’élimination du paludisme, notamment auprès du secteur privé, et se sont révélés des mécanismes efficaces pour combler les déficits de financement des programmes nationaux de lutte contre le paludisme. Cela répond aux objectifs fixés par le président Uhuru Kenyatta, actuellement président de l’Alliance des dirigeants africains contre le paludisme (ALMA).

Déclaration de l’Ambassadrice Minata Samaté Cessouma, commissaire à la Santé, aux Affaires humanitaires et au Développement social de l’Union africaine : « Nous sommes à un tournant de la lutte contre le paludisme. Des progrès considérables ont été accomplis et les États membres de l’Union africaine font preuve d’un leadership et d’un engagement forts. Toutefois, d’immenses défis demeurent, en particulier pour atténuer les effets de la pandémie de COVID-19 sur l’accès aux services essentiels de lutte contre le paludisme. Les pays africains ont augmenté leurs investissements nationaux dans la lutte contre le paludisme, notamment en mobilisant des ressources du secteur privé. Plus de 45 % des pays ont rejoint le mouvement "Zéro Palu ! Je m’engage", créant ainsi une dynamique multisectorielle durable et renforcée pour intensifier les actions, accroître la mobilisation des ressources et promouvoir la responsabilité. »

Déclaration de Mme Corine Karema, directrice générale par intérim du Partenariat RBM pour en finir avec le paludisme : « Ces quatre dernières années, le mouvement "Zéro Palu ! Je m’engage" a joué un rôle essentiel dans la mobilisation de tous les membres de la société – des gouvernements aux communautés en passant par la société civile et les organisations du secteur privé – pour lutter contre le paludisme. Dans un contexte marqué par les perturbations des services essentiels et des chaînes d’approvisionnement pendant la pandémie de COVID-19, le plafonnement des financements, l’augmentation rapide de la population et les défis biologiques à grande échelle (tels que la résistance aux insecticides et aux médicaments), les efforts visant à éliminer ces maladies se sont interrompus, voire ont reculé dans certains pays.

La riposte à la COVID-19 a démontré le leadership des pays africains et leur volonté de renforcer leurs systèmes de santé publique et d’adapter de nouvelles approches d’interventions de lutte contre le paludisme. Il est indispensable que tous les secteurs s’engagent et mobilisent davantage de ressources afin que nous puissions atteindre notre objectif commun d’en finir avec le paludisme. »

Commentaire d’Elisa Desbordes-Cissé, directrice générale de la Fondation Ecobank : « Nous devons augmenter le financement de la lutte contre le paludisme et étendre nos efforts au-delà du ministère de la Santé et des donateurs internationaux, notamment en faisant appel à la force de frappe du secteur privé. Des investissements intelligents et ciblés peuvent transformer la riposte de l’Afrique au paludisme, et la création des conseils et des fonds pour l’élimination du paludisme est un exemple probant de la façon dont les pays peuvent combler les déficits de financement de la lutte contre le paludisme qui nous empêchent d’atteindre notre objectif continental de mettre fin au paludisme d’ici 2030. »

Déclaration de Mariam Chabi Talata, vice-présidente du Bénin :« Des mesures doivent être prises pour mettre fin au paludisme. Elles exigent une quantité considérable de ressources, d’où la nécessité de faire appel à des partenaires publics et privés, internes et externes. »

Pour en savoir plus sur la campagne « Zéro Palu ! Je m’engage » et obtenir une boîte à outils, rendez-vous sur le site https://zeromalaria.africa/fr.